Perspectives et Défis de la Filière Solaire pour 2025

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Le 11 décembre 2024, Energaïa, le forum international des énergies renouvelables à Montpellier, a accueilli une conférence animée par Richard GREAU et Richard LOYEN d’Enerplan, dédiée aux perspectives du solaire photovoltaïque en 2025. Intitulée « Les actus de la filière solaire : à quoi s’attendre pour 2025 », cette intervention a dressé un panorama des avancées, des obstacles et des ambitions de la filière en pleine expansion.

Un contexte politique instable 

Les intervenants ont ouvert la discussion en soulignant l’impact de l’instabilité politique actuelle sur la filière photovoltaïque. Malgré un contexte incertain, 2024 a tout de même été marquée par un record avec plus de 4 GWc raccordés, portant le total national à plus de 24 GW à la fin de l’année.

Pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030 (56-60 GW) et 2035 (jusqu’à 100 GW), la France devra installer chaque année entre 5,5 et 7 GW de capacités supplémentaires. Cela nécessite une mobilisation coordonnée des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens, ainsi qu’une planification réglementaire renforcée pour assurer une continuité des investissements.

Une demande en forte augmentation 

Le segment résidentiel continue d’afficher une croissance soutenue, portée par une prise de conscience accrue des enjeux climatiques et les incitations financières, telles que les aides de l’État et les réductions fiscales. L’autoconsommation (AC), en particulier, a enregistré un ajout remarquable de 1,15 GW de nouvelles capacités sur les neuf premiers mois de 2024, selon les données publiées par Enerplan.

Cependant, cette progression rapide rencontre des limites structurelles. Plus d’un million de centrales solaires sont déjà raccordées au réseau électrique national, créant une pression importante sur les infrastructures. En outre, environ 100 000 projets supplémentaires, représentant une capacité cumulée estimée à 15 GW, sont actuellement en attente de traitement administratif. Cette situation souligne la nécessité de renforcer les capacités de gestion et d’optimiser les processus d’approbation pour maintenir le rythme de développement de la filière.

Les défis des dispositifs de soutien et des modèles émergents

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en phase de consultation publique, prévoit une ventilation des volumes entre différents segments du solaire. D’après les projections, 65 % des installations prévues pour 2030-2035 concerneront des petites installations de moins de 500 kW. Cependant, des interrogations subsistent quant à la faisabilité de projets structurants tels que la giga-usine Carbon, qui ambitionne de produire des modules photovoltaïques en Europe avec un faible impact carbone.

L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et énergétique, connaît également un développement notable. Un texte réglementaire spécifique est attendu dès 2025, mais les incertitudes persistent sur les volumes ciblés et les mécanismes de soutien. Ces ajustements sont cruciaux pour assurer une répartition équitable des bénéfices entre agriculteurs, collectivités et investisseurs.

Des signaux encourageants mais des ajustements nécessaires

Parmi les mesures discutées, la réduction du seuil de puissance pour bénéficier des primes ou compléments de rémunération pourrait entrer en vigueur en 2025, passant de 400 kW à 200 kW. Si cette évolution est destinée à favoriser une plus grande inclusion des petites installations, elle suscite des inquiétudes quant à la rentabilité des projets en cours, notamment ceux au sol ou sur ombrières.

En revanche, l’introduction d’une prime bas carbone pour encourager l’utilisation de modules photovoltaïques fabriqués en Europe a été saluée comme une avancée majeure. Cette initiative devrait renforcer la compétitivité de l’industrie européenne et réduire la dépendance aux importations extra-européennes.

Conclusion : une filière en pleine transformation

La filière solaire française se trouve à un moment charnière de son développement. Si la dynamique est indéniable, portée par des projets innovants et des ambitions climatiques affirmées, des efforts réglementaires et financiers supplémentaires seront nécessaires pour concrétiser ces objectifs. Energaïa 2024 a mis en évidence les nombreux défis, mais aussi les opportunités uniques qu’offre une transition énergétique axée sur l’innovation et la résilience.

Rassemblons nos énergies : retour sur la Conférence d’Energaïa 2024 

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Le 11 décembre 2024, la 18 édition du Forum Energaïa a ouvert ses portes au Parc des Expositions de Montpellier, affirmant sa position comme un rendez-vous incontournable des énergies renouvelables et de la transition énergétique en France. Organisé sur deux jours, cet événement a mis en lumière les avancées technologiques et les enjeux stratégiques autour des énergies renouvelables, en attirant décideurs, experts, entreprises et collectivités locales. 

Un programme de conférences captivant et varié 

La journée d’ouverture d’Energaïa 2024 a débuté avec une table ronde inaugurale portant sur un sujet clé : comment sensibiliser et former efficacement tous les publics à la transition écologique, en valorisant les métiers liés aux énergies renouvelables. Animée par Agnès Langevine, Vice-présidente du Conseil régional d’Occitanie en charge du Climat, du Pacte vert et de l’Habitat durable, cette session a exploré des solutions pour attirer jeunes talents et adultes en reconversion vers des formations accessibles et des carrières attrayantes, tout en encourageant la diversité des profils. 

Les conférences suivantes ont approfondi des thèmes stratégiques tels que : 

  • L’accélération des énergies renouvelables dans les territoires : un débat mené par l’AREC et l’ADEME Occitanie sur les leviers pour surmonter les obstacles administratifs et financiers. 
  • Les énergies renouvelables et la biodiversité : une réflexion sur la compatibilité entre développement des EnR et préservation des écosystèmes, avec un focus sur les parcs naturels régionaux. 
  • La géothermie, une solution face au changement climatique : un sujet de plus en plus pertinent pour s’adapter à la hausse des températures mondiales. 

Ces discussions ont non seulement permis d’échanger sur les dernières avancées technologiques, mais aussi de renforcer la collaboration entre les acteurs publics et privés, essentiels pour réussir la transition énergétique. 

Nouveautés et thématiques clés 

Cette édition a marqué l’arrivée d’un pavillon dédié à la chaleur solaire, renforçant les synergies avec le secteur du bâtiment durable. Parmi les thèmes abordés, on retrouve l’électrification, la géothermie et les bioénergies, ainsi que le stockage d’énergie, toutes essentielles pour atteindre les objectifs climatiques régionaux et nationaux. La géothermie, encore sous-utilisée, a également été mise en avant comme une solution locale et fiable pour améliorer l’efficacité énergétique, notamment en milieu urbain. 

Perspectives pour 2025-2030 

L’événement a mis en avant des ambitions fortes, avec des investissements conséquents pour renforcer les infrastructures et former une nouvelle génération de professionnels de la transition énergétique. Les acteurs locaux et régionaux, notamment l’Agence Régionale Énergie Climat (AREC), ont souligné leur rôle dans la structuration de ces filières, tout en répondant aux spécificités des territoires. 

Conclusion : des actions concrètes et une mobilisation collective 

Energaïa 2024 a réaffirmé l’urgence de passer des discours aux actes. Les participants ont conclu la journée par un appel à une collaboration renforcée entre tous les acteurs pour surmonter les obstacles à la transition énergétique. À travers des innovations technologiques, des projets collaboratifs et une mobilisation citoyenne, cette conférence a démontré qu’un avenir durable est possible, à condition d’agir dès aujourd’hui. 

Le rendez-vous est donné pour l’année prochaine, avec l’espoir que les engagements pris cette année se traduiront par des avancées mesurables. 

Néomix aux côtés des collectivités pour déployer les énergies vertes localement

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Néomix a souhaité donner la parole à Karine Palin, Maire de la commune de Soussans (1650 hab.)  pour aborder le sujet du déploiement des énergies vertes dans cette commune. Karine Palin a accepté de répondre à nos questions.

JT : Quelles sont les problématiques rencontrées par la commune de Soussans en matière d’énergie ?

KP : Dès 2020, j’ai axé ma campagne aux élections municipales sur le développement d’une production énergétique autonome. J’avais en tête des exemples bretons et je pensais alors à la valorisation de nos déchets locaux. Car nous avons ici une problématique de recyclage de bois (pieds et piquets de vignes…). Est venu s’ajouter un facteur conjoncturel majeur : la crise énergétique impactant le budget des ménages et celui des communes. La production autonome et locale d’énergie est devenue un impératif économique et écologique.Photo de Karine Palin, maire de Soussans.

JT : Dans quel cadre s’est nouée la collaboration avec Néomix ?

KP : Nous disposons de foncier libre pour accueillir ces activités de production d’énergie renouvelable. Il s’agit d’anciennes gravières, sur une surface de 12 ha : des sols dégradés, ce qui permet d’y développer ce type d’activités*. Nous avons lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt, remporté par Néomix qui nous accompagne pour la réalisation d’un projet multi-dimensionnel : une centrale solaire au sol sur 7 ha et une ferme solaire flottante sur 3 ha. Puis, un méthaniseur (gaz vert) et la production de gaz renouvelable à partir d’un processus innovant de pyrogazéification.

JT : Quelle plus-value pour la commune et les habitants ?

KP : Nos motivations et nos intérêts convergent : nous parlons d’un équilibre entre un impératif de rentabilité économique et le service rendu aux habitants qui pourront être directement alimentés en énergie locale, avec des prix abordables pour tous. Néomix nous accompagne de A à Z : études, dépôt de PC, recherche de fonds, développement de procédés techniques innovants, communication et médiation jusqu’à la négociation des contrats pour les habitants. Nous bénéficions de leur expertise, de leur très bonne connaissance du territoire et de ses acteurs qui permet de mobiliser un réseau pertinent. Nous travaillons main dans la main pour articuler indépendance énergétique et transition écologique au bénéfice de notre territoire.

*située dans le périmètre du parc national régional du Médoc, la commune ne peut utiliser de terrains agricoles ni déforester pour développer un projet d’énergie renouvelable.

Entre baisse des coûts et hausse des investissements : tendance positive pour le photovoltaïque

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En ce qui concerne les prix du photovotlaïque, au cours de l’année 2023, le coût des modules a enregistré une baisse significative de 20 %.

 Malgré les inquiétudes exprimées lors de la crise du COVID-19, prévoyant la fin de la tendance à la baisse des coûts des énergies renouvelables, le secteur photovoltaïque a démontré exactement le contraire au cours de l’année passée.

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les capacités de production des principaux fabricants mondiaux de modules solaires ont connu une croissance importante. D’autre part, cette réduction des coûts est attribuable à la baisse significative des prix du silicium, composant essentiel dans le processus de fabrication des panneaux solaires.

Alors que les coûts des matériaux et des produits manufacturés ont connu une forte diminution, les taux de financement ont augmenté considérablement, avec une hausse de plus de 3 points. Cette augmentation a eu un impact significatif sur l’ensemble des industries capitalistiques, y compris les énergies renouvelables telles que le photovoltaïque et l’éolien.

À la lumière des capacités de production déployées et de l’augmentation du rythme de déploiement global, il est fort probable que le prix de l’énergie photovoltaïque continue de connaître une forte réduction au cours des années à venir.

Tendance des prix des modules solaires d’août 2022 à août 2023 par catégorie.

Source : pvxchange.com

Le photovoltaïque en plein essor

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Pour la première fois de son histoire, l’énergie solaire photovoltaïque est sur le point d’attirer davantage d’investissements à l’échelle mondiale que l’industrie pétrolière.

Il y a seulement une décennie, les investissements dans le photovoltaïque étaient six fois moins importants que ceux dans le pétrole. Cependant, en 2023, cette tendance s’inverse, avec des investissements approchant les 400 milliards de dollars. En 2013, la capacité installée en énergie solaire photovoltaïque était de moins de 50 gigawatts par an, tandis qu’en 2023, ce chiffre devrait atteindre près de 400 gigawatts.

Au cours des deux dernières décennies, la croissance du secteur solaire photovoltaïque a suivi une trajectoire exponentielle. Malgré quelques années moins performantes que d’autres, le secteur n’a jamais vraiment ralenti, démentant ainsi toutes les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE).

Investissement dans la production pétrolière et investissement dans l’énergie solaire, 2013 vs 2023

Source : International Energy Agency

Un toit solaire pour le nouveau complexe sportif de Mios

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Lors des élections municipales de 2020, l’équipe élue a fait du développement des énergies renouvelables sur la commune, un axe fort de la campagne électorale.

Centrale photovoltaïque de Mios.

Cette volonté se traduit désormais par l’émergence de plusieurs projets photovoltaïques à Mios et marque un passage à l’acte vers la production d’énergies renouvelable et locales sur divers sites publics de la collectivité.

La ville a lancé en 2020, un appel à manifestation d’intérêt pour la couverture photovoltaïque de plusieurs sites publics. Après avoir candidaté, Bordeaux Métropole Énergies et Réservoir-Sun ont été retenus pour couvrir le nouveau complexe sportif de la commune, bâti dans le courant de l’année 2021 et inauguré par l’équipe municipale en février 2022. 

Une fois la couverture achevée, les équipes ont pu démarrer la pose de la centrale photovoltaïque sur une toiture préalablement conçue pour accueillir l’installation solaire. C’est en tiers investissement total que Bordeaux Métropole Énergies et Réservoir-Sun ont mené le projet.

La centrale photovoltaïque a été conçue en injection sur le réseau. En effet, l’intégralité de la production sera fléchée vers le réseau ENEDIS et revendue dans le cadre de l’obligation d’achat d’EDF.
D’une puissance de 241 kWc et composée de 768 modules, la production attendue de la centrale s’élève à 250 MWh sur la première année d’exploitation. En ordre de grandeur, cette production représentera l’équivalent de la consommation énergétique annuelle de 110 logements hors chauffage, et permettra d’éviter l’équivalent de 24,5 tCO2/an en France (Méthode de calcul ADEME).

Le raccordement de la centrale au réseau ENEDIS, dernière étape clé pour rendre l’installation pleinement opérationnelle est prévu dans le courant du premier trimestre 2023.